« Rappelons-nous que les forêts sont les poumons de la Terre, qu’elles produisent l’oxygène que nous respirons, et que sans elles il n’y aurait pas d’atmosphère, et donc pas de vie».
Si les forêts sont indispensables à la vie sur Terre, elles occupent également une place très importante dans la psyché humaine. De tout temps, elles ont nourri l’imaginaire et servi de cadre à nombre de contes et de légendes. Le silence qui y règne, la lumière si particulière qu’elle laisse filtrer, les animaux insolites qui y vivent, la force subtile qui s’en dégage, etc., sont autant d’éléments qui en ont fait des lieux chargés de mystères. Peuplées d’elfes et de lutins pour les uns, de fées et de korrigans pour les autres, elle forment un monde où le surnaturel semble omniprésent : forêts enchantées, forêts magiques, forêts féeriques, mais aussi forêts démoniaques, forêts maléfiques, forêts ensorcelées. En fait, chacun peut projeter dans les forêts les croyances et les idéaux qui l’animent, mais aussi les craintes et les angoisses qu’il ressent.
Qui dit forêt, dit arbre. Or, celui-ci véhicule également un profond symbolisme. Lien entre la terre et le ciel, entre les mondes matériel et spirituel, entre les plans visible et invisible, il a servi de référence à l’arbre du bien et du mal, l’arbre de la connaissance, l’arbre de vie, l’arbre des sephiroth, etc. D’une manière générale, il représente le désir plus ou moins conscient chez l’homme de s’élever intérieurement et de se rapprocher de Dieu, tel qu’il Le conçoit. Indépendamment de ce symbolisme, il est une synthèse parfait entre les quatre éléments. C’est pourquoi il est le symbole même de la nature. En effet, il puise ses substances nutritives dans la terre, a besoin de l’eau pour se développer, respire l’air au moyen de ses feuilles et quatre dans le feu solaire une grande partie de sa vitalité. Par ailleurs, il vit dans trois monde et les relie entre eux : le monde souterrain par ses racines, le monde terrestre par son tronc, et le monde céleste par sa cime. Il est donc complet en lui-même.
Au regard de ce qui précède, il paraît évident que nous devons préserver les forêts, non seulement parce qu’elles sont indispensables au maintien de la vie sur notre planète, mais également parce qu’elles correspondent à un archétype dans l’âme humaine. Si nous continuons à les détruire, il viendra fatalement un moment où la terre deviendra invivable pour un grand nombre d’êtres humains, mais aussi d’espèces végétales et animales. L’humanité d’alors, ou plus exactement ce qu’il en restera, se souviendra-t-elle de l’époque où elles couvraient les continents, tel un manteau de verdure à la fois protecteur et vivifiant ? Mais restons confiants et gageons sur la capacité de l’homme à réagir lorsque sa survie est menacée. Il n’est pas encore trop tard pour sortir de la « forêt des erreurs » et pénétrer dans la « forêt du bonheur ».