Avant-propos
Un monde de Paix…
Un univers où l’Amour oriente les comportements et entraîne un véritable sentiment de fraternité entre tous les êtres…
Qui n’a un jour rêvé de transformer cette vision idéale en une réalité ?
Lequel parmi nous n’a pas aspiré de toute son âme à établir de telles valeurs sur notre planète ? à voir cesser pour toujours les conflits et les guerres qui secouent l’humanité ?
Mais si nous sommes aussi nombreux à le désirer ardemment, pourquoi ne parvenons-nous pas à instaurer cet ordre sur terre ? Qu’est-ce qui nous empêche de manifester un état que nous portons pourtant en nous et qui nous parle avec tant d’exigence ?
Alors que les êtres humains disposent de tout ce qu’il leur faut pour vivre heureux et dans la concorde, ils ne cessent de se déchirer. Pour quelle raison ? Quel est l’élément qui engendre de telles perturbations ? Est-il possible de le localiser et de l’exprimer afin de trouver un remède pour guérir les maux qu’il génère ?
Observons les sociétés humaines les plus dominées par la violence : on constate que dans la majorité des cas, c’est la loi du plus fort qui y prévaut. Pour présenter les choses schématiquement, on dira que celui qui détient la force – qu’elle soit physique, économique, ou politique – règne, et s’arroge le droit d’imposer aux autres son autorité… Autorité qu’un plus puissant que lui s’empressera bientôt de lui contester, cela va de soi, entraînant ainsi une éternelle course au pouvoir.
On doit donc convenir que le système le plus largement répandu sur terre établit une concurrence perpétuelle et souvent belliqueuse entre les individus, et présuppose la soumission de certains à d’autres.
Comment, dans ce contexte assez chaotique, la paix pourrait-elle s’instaurer ?
D’autre part, en parallèle avec ce qui vient d’être dit, on remarque que ce type d’organisation brutale n’avantage qu’un pôle de l’humanité, considéré comme principal : les hommes. Les femmes y sont regardées comme une part tout à fait contingente de la population. À l’extrême – et c’est la règle dans la majeure partie du monde, ne nous leurrons pas ! –, la féminité y est étouffée, maltraitée, niée.
Elle l’est non seulement à un niveau directement physique, où on lui fait subir les pires outrages, mais aussi sur un plan plus spirituel et symbolique.
En effet, dans diverses traditions, on a coutume d’assimiler le principe masculin à l’actif, tandis que le féminin, défini comme son opposé complémentaire, est présenté comme passif. Dans le même ordre d’idées, on accole au masculin la notion de positif ; élément premier et principal, il est perçu comme solaire ou céleste, donc lumineux et spirituel, et par extension se rapporte au bien. Le féminin, second et secondaire, correspond, lui, au négatif, et donc au terrestre, à la fois ténébreux et matériel, et dans son extrême, au mal.
À de très rares exceptions près, ce dogme semble si universellement répandu qu’il paraît difficile de le remettre en cause. Différentes civilisations en ont fait leur fondement, que ce soit dans la sphère judéo-chrétienne-islamique, la Chine, ou l’Afrique, pour n’en citer que quelques-unes ; et ceci à des époques très variées.
Tant de personnalités, et parmi elles des mystiques fort attachants, l’acceptent comme allant de soi !
Mais si l’on y regarde de plus près, est-ce bien le cas ?
Si l’on considère que les sociétés que nous venons de décrire sont bâties sur ce postulat d’une dualité hiérarchisée (et non pas égalitaire, le féminin étant ici toujours subordonné au masculin), on est en droit de se poser des questions sur sa légitimité et sa valeur ; car, comme nous l’avons déjà souligné, la terre est loin de se porter aussi bien qu’elle le devrait. Qu’elle concerne la nature ou l’humanité qu’elle englobe, la situation actuelle apparaît comme vraiment critique.
Or, si le monde nous donne ainsi l’impression de tourner à l’envers, ne peut-on se demander si ce n’est pas parce qu’il repose justement sur des valeurs prises à rebours de ce qu’elles devraient ? N’est-ce pas là l’explication des misères qui nous révoltent tant, mais contre lesquelles nous sommes impuissants ?
C’est le devoir de chaque humain désireux d’évolution de se dégager des conditionnements reçus, aussi puissants soient-ils, et d’envisager les choses sous un angle nouveau qui peut constituer un facteur de progrès.
En inversant les rapports de valeurs auxquels nous sommes habitués, ne pourrait-on aboutir à un système bien plus satisfaisant, plus apte à accueillir favorablement et même très naturellement la paix à laquelle nous aspirons ? Autrement dit, ce qui nous manque pour que l’harmonie règne enfin sur notre planète, ne serait-ce pas une complète révolution des mentalités ?
Si nous acceptions cette démarche, il y aurait alors lieu de regarder le principe féminin comme positif, et le masculin comme négatif. Le premier serait actif, lumineux et solaire, le second passif, sombre et terrestre.
Et cela pourrait changer bien des choses, à commencer par les valeurs auxquelles nous avons coutume d’adhérer. La vertu idéale et toute-puissante, ce ne serait plus la force, mais une autre qualité, ou plusieurs autres, que nous allons nous efforcer de définir dans ce livre.