« L’acte doit être considéré comme une donnée générale. Aristote qualifie d’« impossibles » les êtres qui ne sont « jamais en actes » du fait qu’il ne peuvent être réalisés et demeurent toujours à l’état de « pures puissances », comme le vide, ou l’infini. Nos actes signifient très profondément l’acceptation de la condition humaine; ils constituent la seule réponse possible de l’homme à Dieu, ils sont un « oui » à la création, ils « réfléchissent » – tel un miroir – l’amour de Dieu pour la réalité créée.
Le karma transcende le manichéisme et d’une façon générale le dualisme du bien et du mal, comme l’enseignent aujourd’hui encore les écrits rosicruciens, que nous citerons une dernière fois : « Il n’y a ni bien ni mal dans la fonction de la loi naturelle. C’est l’homme qui lui attribue ces valeurs, selon la manière dont elle affecte son bien-être ». Ce que nous appelons « positif » ou « négatif » ne sont que des polarités opposées d’une seule et unique Loi d’évolution, indispensables l’une comme l’autre à l’accomplissement du projet créateur.
L’essentiel est de nous unir à ce projet; c’est là une question de morale au sens fort de ce terme. Le karma impliquerait alors une « morale d’adhésion », adhésion à la convergence de l’évolution et au besoin de connaissance; c’est ce que certains nommeraient une « morale de nécessité », mais de nécessité cosmique. C’est là la vraie mesure de l’action.