L’Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix, connu dans le monde sous le sigle A.M.O.R.C., est un mouvement philosophique, initiatique et traditionnel. Non religieux et apolitique, il est ouvert aux hommes comme aux femmes, sans distinction de race, de nationalité, de classe sociale ou de religion. Reconnu d’utilité publique dans plusieurs pays en raison de sa contribution à la culture, à l’éducation et à la paix, il a pour devise : « La plus large tolérance dans la plus stricte indépendance. »
Symbole
Contrairement à ce que l’on pourrait penser a priori, la Rose-Croix, telle qu’elle est employée dans l’A.M.O.R.C., n’a aucun caractère religieux et aucune connotation chrétienne.
Dans ce symbole, la croix représente le corps physique de tout être humain, sans distinction de sexe ou de “race”. Quant à la rose, placée au centre, elle symbolise l’âme humaine, dans son évolution graduelle vers l’état de sagesse, appelé « état de Rose-Croix » dans la Tradition rosicrucienne.
Dans l’iconographie rosicrucienne, la croix est dorée. Cette couleur est une référence aux alchimistes, qui s’employaient à transmuter les métaux vils, généralement le plomb et l’étain, en or, symbole de ce que la matière peut produire de plus pur. Quant aux douze lobes de la croix, ils représentent les douze degrés de l’enseignement rosicrucien.
Si la rose est rouge, c’est parce que cette couleur est à la fois celle de la sagesse et de l’amour. Comme en témoigne le Rosaire des philosophes, c’était aussi la couleur de la rose que les alchimistes utilisaient pour symboliser la Pierre philosophale et que l’on peut voir sur certaines illustrations, auréolée de cette mystérieuse formule « Dat Rosa Mel Apibus ».
La Rose-Croix est donc un symbole traditionnel, et même universel. En effet, tout croyant pourrait le faire sien, pour peu qu’il fasse abstraction de tout dogme et de toute idée préconçue.
Origine traditionnelle
La Tradition rosicrucienne remonte aux Écoles de Mystères de l’ancienne Égypte, durant la XVIIIe dynastie, vers 1500 avant l’ère chrétienne. Dans ces Écoles, dont l’existence est désormais reconnue par la plupart des historiens et des égyptologues, des Initiés se réunissaient pour étudier les mystères de la Création, d’où le mot « mysticisme », qui signifie littéralement « étude des mystères ». Avec le temps, cette étude donna naissance à une gnose qui s’est transmise ensuite dans la Grèce antique, l’Empire romain, l’Europe du Moyen-Âge, pour être recueillie finalement par les Rose-Croix du XVIIe siècle.
Origine historique
Sur le plan purement historique, c’est en 1623 que les Rose-Croix sortirent de leur anonymat et se firent connaître en France par une affiche placardée dans les rues de Paris : « Nous, Députés du Collège principal de la Rose-Croix, faisons séjour visible et invisible dans cette ville… ». Quelques années auparavant, ils avaient publié trois Manifestes destinés aux penseurs de l’époque : la FamaFraternitatis (1614), la Confessio Fraternitatis (1615) et les Noces chymiques de Christian Rosenkreutz (1616). En mars 2001, l’A.M.O.R.C. a publié un quatrième Manifeste : la Positio Fraternitatis Rosae Crucis, suivi d’un autre en 2014 : l’Appellatio Fraternitatis Rosae Crucis. Au XVIIIe siècle, il existait un lien étroit entre la Rose-Croix et la Franc-Maçonnerie, mais ces deux organisations sont désormais totalement indépendantes. Depuis le début du XXe siècle, l’A.M.O.R.C. parraine l’Ordre Martiniste Traditionnel, mouvement qui remonte à Louis-Claude de Saint-Martin (1743-1803), philosophe français.
Une fraternité cosmopolite
Au-delà de l’enseignement et de la philosophie qui lui sont propres, l’Ordre de la Rose-Croix est une authentique fraternité. Il regroupe en effet des hommes et des femmes de toutes nationalités, de toutes classes sociales et de toutes religions (pour ceux et celles qui en suivent une). Il existe très peu d’organisations aussi cosmopolites dans le monde. C’est ce qui explique, entre autres, pourquoi il est reconnu d’utilité publique dans plusieurs pays. À ce propos, rappelons que Comenius, célèbre Rosicrucien du XVIIe siècle, est considéré de nos jours comme le père spirituel de l’UNESCO. L’aspect fraternel et humaniste de l’Ordre est donc une constante dans son histoire.
Comme chacun sait, le monde actuel est très divisé, et ce, dans tous les domaines : les pays, les “races”, les ethnies, les communautés, les religions, les partis politiques et autres groupes d’appartenance s’opposent les uns aux autres et sont le théâtre d’oppositions, de conflits et d’exclusions. Dans ces conditions, il est impossible pour l’humanité d’évoluer d’une manière apaisée et d’envisager l’avenir avec sérénité. Conscients de cela, les Rosicruciens cultivent la fraternité, non seulement entre eux, mais également avec leurs frères et sœurs du monde “profane”.
L’importance de l’éthique
Peut-être est-il nécessaire de préciser que la fraternité rosicrucienne est désintéressée et ne s’appuie sur aucun réseau. S’affilier à l’A.M.O.R.C. en espérant bénéficier d’avantages matériels, financiers, sociaux ou autres est donc illusoire. Cela est totalement contraire à son éthique et au but qu’il poursuit depuis toujours, à savoir transmettre son héritage culturel et spirituel à ceux et celles qui souhaitent y avoir accès. Naturellement, les Rosicruciens font preuve de solidarité entre eux, mais celle-ci est fondée sur le seul désir d’être utile à l’autre en cas de besoin ; elle n’espère et n’exige rien en échange ou en retour.
Quelles que soient votre nationalité, vos opinions politiques, vos croyances religieuses ou autres, soyez assuré que si vous vous affiliez un jour à l’A.M.O.R.C., vous trouverez des hommes et des femmes soucieux de bien vous accueillir et désireux de donner tout son sens au mot
“fraternité”.