Une action est une opération par laquelle un agent projette un résultat par l’intermédiaire d’une cause. Il est impossible de soustraire l’action à l’empire de la causalité. La loi de causalité est donc bien connue, et la base de la théorie du karma – telle qu’elle est contenue dans les deux premiers états de la doctrine : primitif et éthique – est couramment admise par les rosicruciens. Quant aux développements ultérieurs, qui constituent le troisième niveau, ils se trouvent distillés au fil des écrits de la Rose-Croix moderne, témoins d’une connaissance élevée et d’une inspiration puissante.
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Aucune théorie émanatiste ne peut accepter l’idée du hasard : si notre univers est constitué d’une série d’émanations de son créateur, comment pourrait-on admettre qu’une quelconque indétermination puisse s’insérer dans le cours de son développement ? La théorie du karma nous fournit une alternative au hasard : c’est la Loi. « La loi est l’essence de l’action. Toutes les choses de la nature sont en action. Cette action est inhérente ». Voilà qui représente une avancée considérable dans la compréhension du karma : l’essence de celui-ci est la Loi Cosmique.
Les théories rosicruciennes, telles qu’on peut les appréhender actuellement, proposent une vision résolument évolutive de la création, en fonction de laquelle aucune régression n’est possible, ni sur le plan général ni sur le plan particulier des réincarnations de l’individu. L’acte ne revient pas en arrière, l’acte de création ne déroge pas à cette règle, pas plus que la personnalité en devenir, qui ne renaîtra pas sous la forme d’un chien ou d’un cochon ! Pour l’École de Rudolf Steiner – l’anthroposophie – il en va de même : la personnalité progresse toujours. Les anthroposophes reconnaissent également plusieurs degrés dans le karma : individuel, humain, planétaire, universel… La solidarité karmique de l’ensemble de la création est donc affirmée, ce qui rejoint – là encore – les thèses rosicruciennes.