En conclusion
Si tous les êtres humains savaient exactement ce qu’est la mort et en quoi consiste l’après-vie, ils seraient moins angoissés à l’idée de mourir et aborderait cet événement avec beaucoup plus de sérénité, ce qui serait bénéfique aussi bien à eux-mêmes qu’à leur entourage. Par ailleurs, ils feraient plus facilement leur deuil lorsqu’ils perdent un être cher. Sachant que son âme continue à vivre dans une autre dimension et qu’ils la retrouveront le moment venu, ils poursuivraient leur incarnation en étant plus apaisés intérieurement, avec à l’esprit la perspective de ces retrouvailles spirituelles. C’est précisément de cette manière que les Rosicruciens envisagent la transition.
Mais s’il est utile de savoir ce qu’il en est de la mort, il est tout aussi utile, sinon plus, de savoir ce qu’il en est de la vie. Comme je l’ai rappelé, elle permet à tout être humain d’évoluer spirituellement, c’est-à-dire de conscientiser son âme et d’en exprimer les qualités (Socrate disaient les «vertus») dans son comportement. Ainsi, d’incarnation en incarnation, chacun de nous se rapproche graduellement de l’état de Sagesse, appelé «état de Rose-Croix» dans la Tradition rosicrucienne. L’ayant atteint à l’issue de nombreuses vie successives, une âme n’est plus dans l’obligation de se réincarner; elle n’a donc plus à faire l’expérience de la mort. Elle vit alors éternellement dans l’Âme universelle, en pleine conscience et en parfaite connaissance de cause.
Au regard de la philosophie rosicrucienne, la mort est la plus haute initiation que l’être humain puisse recevoir ici-bas. Au moment où elle se produit, elle permet en effet de faire l’expérience de l’âme et de vivre ensuite l’état spirituel qui est le sien lorsqu’elle n’est pas incarnée. Mieux encore, elle nous initie au monde spirituel et nous donne accès à un plan d’existence qui transcende le monde terrestre et qui, en fait, est celui que notre personnalité animique prend le plus de plaisir à retrouver. Naturellement, il ne faut pas pour autant être pressé de mourir ni même s’en réjouir. Mais nous ne devons pas non plus craindre ce moment et en faire un sujet de peur, de crainte et d’angoisse.Les Pythagoriciens, dont les Rosicruciens perpétuent certains préceptes philosophiques à travers leur enseignement, fondaient leur existence sur un principe de base : se comporter au quotidien comme s’ils allaient vivre éternellement, et en même temps comme s’ils allaient mourir le lendemain. Les sociétés modernes auraient tout intérêt à renouer avec ce principe de sagesse, afin de redonner tout son sens à la vie et à la mort. Appliquons-le à nous-mêmes, et employons-nous à vivre aussi dignement que possible et en faisant tout pour être heureux au contact des autres notamment des êtres qui nous sont chers…